Les Belles Dames du temps jadis

Zénobie

ZÉNOBIE, reine de Palmyre, femme d'Odénat, se disait issue d'un des Ptolémée et de Cléopâtre. Si elle ne leur dut pas son origine, elle hérita de leur courage. Après la mort de son mari, en 267, elle prit le nom d'Auguste, que son mari avait reçu des empereurs, et régna avec autorité et avec gloire, du vivant de Gallien et de Claude, son successeur. Elle avait eu grande part aux succès brillants par lesquels Odénat avait humilié l'orgueil de Sapor. Gallien voulut la combattre par son général , Héraclien, qui fut lui-même battu. Sous Claude, elle fit plus : elle profita du repos où il la laissait pour envahir l'Egypte. Tous les historiens de son temps ont célébré ses vertus, surtout sa chasteté et son goût pour les sciences et pour les beaux-arts ; ce qui n'empêcha pas qu'elle n'eût de grands vices, surtout la passion pour le vin, le faste et la cruauté. On assure même qu'elle eut part au meurtre de son mari. Le philosophe Longin fut son maître. L'empereur Aurélien ayant résolu de la réduire, marcha jusqu'à Antioche, où Zénobie s'était rendue avec la plus grande partie de ses forces. Les deux armées se rencontrèrent : on combattit avec fureur de part et d'autre. Aurélien eut d'abord du désavantage, et fut sur le point de perdre la bataille ; mais la cavalerie des Palmyriens s'étant trop avancée, l'infanterie romaine tomba sur l'infanterie palmyrienne, l'enfonça et remporta la victoire. Zénobie, après avoir perdu une grande partie de ses troupes dans cette bataille, s'alla renfermer dans la ville de Palmyre. Le vainqueur l'y assiégea, et elle se défendit avec le courage d'un homme et la fureur d'une femme. Aurélien, commençant à se lasser des fatigues du siège  écrivit à Zénobie pour lui proposer des conditions raisonnables. Cette princesse lui répondit avec fierté : "C'est par la valeur, et non par une lettre, qu'on contraint un ennemi à se rendre ; vous avez été battu par des voleurs ; que ne devez-vous pas craindre de citoyens qui se défendent ? Souvenez-vous que Cléopâtre aima mieux mourir que d'être vaincue." Aurélien irrité pressa vivement le siège, et Zénobie, craignant de tomber entre ses mains, sortit secrètement de la ville en 273. Aurélien la fit poursuivre, et on l'atteignit comme elle allait passer l'Euphrate. Les soldats demandèrent sa mort, mais le vainqueur la réserva pour son triomphe qui fut superbe. Il lui donna ensuite une terre magnifique auprès de Rome, où elle passa le reste de ses jours. Quelques auteurs, entre autres saint Athanase, ont cru qu'elle avait embrassé la religion des Juifs. Le père Jouve a publié en 1758, in-12, une Histoire intéressante de cette héroïne.



12/06/2011
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