Les Belles Dames du temps jadis

Bonjour,

 

   L’idée de créer ce blog (un de plus) m’est venue tout simplement car je possède, suite à un héritage d’un grand oncle chanoine, quelques beaux livres :

 

      Biographie universelle ou Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, par F.-X. de Feller. Nouvelle édition augmentée de plus de 3000 articles, rédigés par M. M. Pérennès. 12 volumes 1833.

 

      Dictionnaire général de Biographie et d’Histoire, de Mythologie, de Géographie ancienne et moderne comparée, des Antiquités et des Institutions grecques, romaines, françaises et étrangères, par MM.. Ch. Dezobry et Th. Bachelet. 2 volumes, 1876

 

      Dictionnaires universel des Littératures, contenant :

           Des notices sur les écrivains de tous les temps et de tous les pays et sur les personnages qui ont exercé une influence littéraire ; l’analyse et l’appréciation des principales œuvres individuelles, collectives, nationales, anonymes, etc. ; les faits et souvenirs intéressant la curiosité littéraire ou bibliographique ; les académies, les théâtres, les journaux et revues, etc. ;

           La théorie et l’historique des différents genres de poésie et de prose, les règles essentielles de rhétorique et de prosodie, les principes d’esthétique littéraire ; des notions sur les langues, leurs systèmes particuliers de versification, leurs caractères distinctifs et les principes de leur grammaire ;

            La bibliographie générale et particulière, les ouvrages à consulter sur les questions d’histoire, de théorie et d’érudition.

             Par G. Vapereau. 1 volume, 1876

 

      Nouveau Larousse illustré en 7 volumes + supplément, ca1900.

 

     Larousse universel en 2 volumes, 1922.    

                 

  

   Né à Castres en 1857, le chanoine Jules R. vint tout jeune au petit séminaire de cette ville, y fut élève aussi brillant que précoce. Il entra au grand séminaire vers la fin de sa seizième année, puis s’en fut faire ses études théologiques dans la célèbre maison de Saint-Sulpice à Paris. Il fut alors appelé à remplir un rôle important dans les catéchismes de la paroisse, en qualité de chef du catéchisme de Persévérance des filles et de chef du catéchisme de semaine. Jeune sous-diacre, et à peine âgé de vingt et un an, il revint au petit séminaire de Castres, en qualité de surveillant, puis de professeur en classe de seconde.

   On ne sait pourquoi ce jeune prêtre, qui s’annonçait pour être un éducateur si distingué en un temps où ils étaient rares, se trouva soudain transplanté dans le ministère paroissial en qualité de vicaire .Puis, la chapelle vicariale de Saint-Laurent de Lambert (Castres) venant d’ouvrir, il accepta d’en être le premier curé. Il devait y demeurer treize ans. 

   En 1901, Il fut appelé à l’archevêché d’Albi pour y remplir les fonctions de secrétaire général et de chancelier. Peu après la mort du pape Léon XIII (1903), les difficultés commencèrent et la crise politique aboutit aux lois de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ces lois avaient stipulé que les biens ecclésiastiques non dévolus aux associations cultuelles pouvaient être revendiqués par leurs donateur et leurs héritiers en ligne directe. C’était donc une large part de notre patrimoine à sauver. Sans hésiter M. R. s’attela à cette besogne. Des centaines de dossiers lui passèrent par les mains ; bien plus, il dut les constituer en majeure partie pièces par pièces, écrivant des milliers de lettres, faisant d’innombrables démarches . Un grand nombre d’églises lui doivent ainsi la récupération d’une partie de leurs biens, rentes, fondations pieuses, maisons d’écoles ou presbytères. Mais il faut mentionner une revendication à laquelle il s’attacha avec un zèle plus grand et un bonheur tout particulier, la caisse de secours pour les prêtres âgés  ou infirmes. Son génie lui fit découvrir la procédure complexe qui permit d’assurer le sauvetage complet de ce fonds si précieux. Plusieurs diocèses s’inspirèrent de ce procédé.

   Ce long et pénible travail occupa près de sept années. Il s’acheva à peine quand la guerre éclata. Mais à ce moment même, le chanoine ressentit les premières atteintes d’un mal impitoyable. Après treize ans de labeur acharné, il se démit de ses fonctions et s’achemina tout naturellement vers le gracieux vallon de Lambert. Alors commença dans la solitude et le silence le long tête à tête avec la mort qui remplit les quinze dernières années de sa vie.

    M. le chanoine aimait la vie. Il l’aimait beaucoup. Il appréciait aussi les belles choses, les beaux meubles ; il aimait la conversation, l’agrément d’une société d’amis choisis à sa table hospitalière. Il n’acceptait aucune invitation, ne sortait jamais que chez quelques rares amis intimes. Je lui ai vu faire trois ou quatre voyages pour affaires urgentes, aussi rapides que possible ; en cinquante ans il n’est pas sorti une seule fois du diocèse pour son plaisir, il ne s’est accordé aucun voyage d’agrément, aucune villégiature ; je ne crois pas qu’il ait jamais vu la mer.

   Il fut aussi un véritable père pour les quatre orphelins dont il accepta la tutelle à la suite de malheurs de famille, et il trouva dans la réciprocité de leur affection un bonheur qu’il ne dissimulait pas, leur ouvrant sa maison, surveillant leur éducation, les conduisant jusqu’à leur complet établissement dans le monde ou dans la vie religieuse. Durant son séjour à Albi, il se chargea bénévolement du ministère des prisons. Et il ramena à Dieu avant leur supplice les deux criminels qu’il y rencontra.

   Lorsque vint l’heure de la retraite, ni le silence, ni la solitude ne l’épouvantèrent. « Je ne m’ennuie jamais, disait-il ; j’ai assez de souvenirs pour trouver une distraction à repasser tous les événements de ma vie, à revoir tous les gens que j’ai connus. Et puis ajoutait-il, je relis tous mes livres ». Il relisait ses livres les yeux fermés ; sa mémoire était assez bonne pour les lui rendre intégralement.

   Lorsqu’enfin, en 1929, le mal le terrassa, il ne désespérait pas encore de le vaincre, et c’est dans cette confiance qu’il s’est endormi de ce lourd sommeil des mourants qui n’a d’issue que sur l’éternité.

 

(Extrait de l’oraison funèbre prononcée à ses obsèques par l’archiprêtre d’Albi. )

 

   Etant moi-même une dame (!), je me suis attachée à exhumer le souvenir de quelques unes de celles dont on a relaté les faits et gestes peu communs mais dont on ne parle plus, pour cause d’air du temps.

   Il va de soi, qu’ayant une sélection à faire, je  ne choisis qu’en fonction de mes goûts, de mes attirances et de mes sympathies.

   Je suis l’auteur des dessins; des sculptures,  des tableaux et des photos qu’on trouve dans l’album d’images. La mise à jour est parfaitement aléatoire, mais  je réagis très vite à tous les commentaires.