Pernette DU GUILLET et Marie, fille d'Eléazar
DU GUILLET (Pernette), femme poète française, née vers 1520 à Lyon, morte en 1545, à l'âge de vingt-cinq ans. Estimée non seulement pour son talent poétique, mais aussi pour ses connaissances en grec, en latin, en italien et en espagnol, elle a été comparée à sa compatriote Louise Labé ; mais ses vers gracieux et naïfs, sont loin du sentiment et de la passion qui éclatent dans ceux de la belle cordière. Peu après sa mort, son mari publia ses oeuvres, sous ce titre : Rythmes et poésies de gentille et vertueuse dame Pernette Du Guillet (Lyon, 1545, in-8 ; 1547 et 1552 ; Paris 1546, in-12) : un exemplaire de la première édition, à la vente des livres d'Aimé Martin, s'est élevée au prix de 1005 francs. M Montfalcon a réédité les Rymes de Pernette Du Guillet (Lyon, 1857, in-8).
MARIE, dame du bourg de Bathecor, fille d'Eléazar, s'était réfugiée avec son mari dans Jérusalem ; elle s'y trouva pendant le siège de cette ville par Titus. Une horrible famine réduisit les habitants à se nourrir de corps morts. Un jour les soldats, après lui avoir volé tous ses bijoux, lui prirent encore tout ce qui était nécessaire pour la vie. Cette femme mourant de faim, arracha de sa mamelle son fils, le tua, le fit cuire, en mangea une partie, et garda le reste pour une autre fois. Les soldats entrèrent à l'odeur de ce mets cruel, et la forcèrent de le leur montrer. Elle leur offrit d'en manger ; mais ils en eurent tant d'horreur qu'ils se retirèrent en frémissant. Ainsi se vérifiait la prophétie de Moïse, dans le cantique Audite, coeli, faite 15 siècles auparavant : Congregabo super illos mala, et sagittas meas complebo in eis : consumentur fame.