Les Belles Dames du temps jadis

Marie de LUMAGUE

MARIE de LUMAGUE (la vénérable mère ), fondatrice et institutrice des filles de la Providence, naquit à Paris, le 29 novembre 1599, d'une famille honorable. Ses grâces naturelles étaient rehaussées par une excellente éducation et par des vertus précoces, qu'elle devait en grande partie à son sage directeur, le P. Lebrun, célèbre dominicain. Recherchée par plusieurs personnes, qui demandaient sa main, mademoiselle de Lumague pouvait faire un mariage sortable ; mais elle préféra la vie solitaire du cloître, et entra dans un couvent des capucines, dont la faiblesse de sa santé ne lui permit pas de suivre la règle austère. Sollicitée par ses parents, et par pure obéissance, elle épousa, en 1617, François Pollalion, qui fut nommé résident de France à Baguse.  Madame de Lumague, étant devenue enceinte, ne pu suivre son époux ; et après sa délivrance, lorsqu'elle se préparait à le rejoindre, elle apprit la nouvelle de sa mort. Elle se consacra entièrement à l'éducation de sa fille, vivait dans la retraite, et n'en sortit que sur l'invitation de la duchesse d'Orléans, qui l'avait nommée dame d'honneur et gouvernante de ses filles. Au milieu de la court la plus brillante de l'Europe, madame de Lumague menait une vie aussi régulière que si elle eût demeuré dans un cloître. Quand l'éducation des jeunes princesses fut terminée, elle retourna dans sa retraite, et eut le bonheur de connaître Saint Vincent de Paul, dont elle partagea les vues charitables, et tint, aussitôt qu'elle eut marié sa fille, la promesse qu'elle avait faite à ce vénérable religieux. Elle fonda en conséquence, en 1630, l'institut des Filles de la Providence, chargées d'instruire les pauvres enfants de la campagne, dont elle fixa le nombre à trente-trois, distribuées dans les villages aux environs de Paris. La fortune de la vertueuse fondatrice était presque épuisée par cette sainte oeuvre ; des personnes charitables vinrent à son secours, et la reine régente  se déclarant enfin protectrice du nouvel institut, lui donna en 1651 une maison située au Faubourg Saint-Marceau. Madame de Lumague tranquille de ce côté, coopéra, avec saint Vincent de Paul, à l'établissement de la maison des Nouvelles catholiques, que le maréchal de Turenne dota généreusement. Tourmentée depuis dix-huit ans d'une maladie douloureuse, et sentant sa fin approcher, elle désira mourir dans les bras de ses chères Filles de la Providence. A peine arrivée à Paris et dans leur maison, elle n'eut que le temps de recevoir les secours de l'Eglise, et mourut le 4 septembre 1657, âgée de 58 ans. On a écrit plusieurs Vies de cette dame : la meilleure est celle de l'abbé Collin, Paris, 1744, in-12, avec un portrait gravé par Roy. C'était un tribut de reconnaissance de l'auteur, qui, ayant perdu la vue, attribua sa guérison à sa dévotion pour la vénérable Marie de Lumague.  



13/03/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour