Mademoiselle DANGEVILLE et Madame DANCOURT
DANGEVILLE (Marie-Anne BOTOT, dite Mlle), actrice française née le 26 décembre 1714 à Paris, morte en mars 1796. Fille d'une actrice du Théâtre-Français, elle joua de petits rôles dès l'âge de huit ans. Admise en 1730, après un brillant début, dans l'emploi des soubrettes, elle dût à la grâce et au naturel de son jeu et de son débit une réputation sans égale. Ses camarades l'avaient surnommée "la force du naturel". Elle savait, suivant Dorat (poème de la Déclamation) : Sourire, s'exprimer, se taire avec esprit, Joindre le jeu muet à l'éclair du débit, Nuancer tous ses tons, varier sa figure, Rendre l'art naturel et parer la nature. Elle excellait dans les soubrettes et était admirable dans les grandes coquettes. "On aura de la peine à s'imaginer, dit Sainte-Foix, que la même personne ait pu jouer avec une égale supériorité l'indiscrète dans Les trois cousines, Mme Orgon dans Le complaisant, la marquise d'Olban dans Nanine, l'Amour dans Les Grâces, et tant d'autres rôles si différents." Mlle Dangeville quitta le théâtre en 1763, et sa maison devint le rendez-vous de plusieurs hommes de lettres distingués. Son éloge, prononcé par Polé au lycée des Arts, le 6 septembre 1794, a été inséré dans Le Magasin encyclopédique, t. VI.
DANCOURT (Thérèse LENOIR DE LA THORILLIÈRE, dame), actrice française, née vers 1663, morte le 21 mai 1725. Elle débuta à la Comédie-Française en 1685, et joua les amoureuses jusqu'à soixante ans. Ses principales créations furent : Aramointe, dans L'Homme de bonnes fortunes, Angélique, dans Le Joueur, Lucile, dans La Coquette. Elle se retira en 1720. – Ses deux filles ont suivi la même carrière. L'aînée, Manon, née vers 1684, morte en 1744, débuta à la Comédie- Française vers 1699, et resta une actrice médiocre ; la cadette, Marie-Anne, née vers 1685, morte en 1780, fut engagée à la Comédie-Française dès 1695 et acquit une grande réputation dans les soubrettes. on la surnommait Mimi.