Les Belles Dames du temps jadis

Julia et Julie

JULIA DOMNA (Pia-Felix-Augusta), fille d’un prêtre du Soleil, née vers l’an 170 à Apamée, dans la Phrygie, ou à Emèse en Syrie, épousa l’empereur Septime-Sévère. Sûre du cœur de son époux, qu’elle avait enchanté par son esprit et par sa beauté, elle se livra à toutes ses passions. Ses débauches allèrent jusqu’aux derniers excès. Plautien, favori de Septime-Sévère, crut la perdre auprès de l’empereur, en dévoilant ses infamies ; mais il périt lui-même. Julia reprit son crédit, et recommença ses prostitutions. Après la mort de Sévère, les plaisirs fuirent d’auprès d’elle. Ses deux fils, altérés du sang l’un de l’autre, étaient à tout moment sur le point de se poignarder. Caracalla massacra Géta, son frère, entre les bras de leur mère commune. Les malheurs de Julia ne la corrigèrent pas. Si l’on en croit Spartien elle se prostitua à Caracalla, son fils. Telles étaient les mœurs de ces temps, qu’on ose rappeler à des chrétiens comme des siècles de vertus. Après la mort de cet empereur, déterminée à ne pas lui survivre, elle avança le terme de ses jours, en irritant un cancer qu’elle avait eu au sein. Elle mourut à Antioche vers la fin de l’an 217, à l’âge de 47 ans. Elle avait protégé les lettres, et ce fut à sa sollicitation que Philostrate composa le roman intitulé Le Vie d’Apollonius de Tyane. Diogène Laërce lui dédia ses ouvrages sur la Vie et les opinions des philosophes grecs. Il existe des médailles de Julia Domna. Bayle lui a consacré un article remarquable dans son Dictionnaire.

 

 

JULIE , fille unique d’Auguste et de Scribonie, sa troisième femme, épousa Marcellus. Son rang lui fit des courtisans et sa figure des amants. Loin de les dédaigner, elle s’abandonna avec eux aux plaisirs de la débauche la plus effrénée. Devenue veuve, elle épousa Agrippa, et ne fut pas plus sage. Son mari étant vieux, elle s’en consola, en se livrant à tous les jeunes hommes de Rome. Après la mort d’Agrippa, Auguste la fit épouser à Tibère, qui, ne voulant être ni témoin ni dénonciateur des débauches de sa femme, quitta la cour. Sa lubricité augmentait tous les jours ; elle poussa l’impudence jusqu’à faire mettre sur la statue de Mars autant de couronnes qu’elle s’était prostituée de fois en une nuit. « Quand les cours et les trônes, dit un auteur, sont souillés par de telles infamies, que la luxure y est en honneur, ou suivie seulement de tardives et timides punitions, on peut assurer que la chute de l’empire n’est pas loin ». Auguste, honteux enfin de ses excès, l’exila dans l’île Pandataire, sur la côte de Campanie, après avoir fait défense à tout homme libre ou esclave d’aller la voir sans une permission expresse. Cédant cependant aux sollicitations politiques de Tibère, il changea le lieu de son exil, et la fit transférer à Rhége, dans la Calabre  mais il fit prononcer, en même temps, son divorce avec Tibère. Auguste ne rappela pas Julie par son testament ; et Tibère, devenu empereur, en prit prétexte pour lui ôter sa pension, et la laisser mourir de faim dans son exil, en l’an 14 de J.-C. – Julie sa fille, femme de Lépidus, fut aussi exilée pour ses débauches. 



01/11/2010
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