Elisa MERCOEUR
MERCOEUR (Élisa), femme poète française, née le 24 juin 1809 à Nantes, morte le 7 janvier 1835. D'une famille sans fortune, elle reçut pourtant une bonne éducation et dès l'âge de douze ans commença à composer des vers. A seize ans elle donna des leçons de littérature, d'histoire et d'anglais. Bientôt des pièces insérées dans le Journal de la Loire- Inférieure et dans le Lycée armoricain la mirent sur la voie de la renommée. Elle fut reçue membre associée de l'Académie de Lyon et de la Société Académique de la Loire -Inférieure. Elle n'avait pas dix-huit ans lorsqu'elle publia la première édition de ses Poésies, comprenant des élégies, des odes, des stances, etc. (Nantes, 1827, in-18). Ce recueil fut très loué. Lamartine crut pouvoir dire : "Cette petite fille nous effacera tous tant que nous sommes.". La duchesse de Berry lui obtint du roi une pension de 300 francs, M. de Martignac lui en fit donner une autre de 1200. La seconde édition de ses Poésies (1829, in-18) fut encore mieux accueillie que la première et les salons s'ouvrirent à l'auteur qui était venue avec sa mère habiter Paris. Mais la révolution de juillet lui fit perdre une partie de ses pensions ; elle écrivit, pour vivre et faire vivre sa mère, des nouvelles en prose dans divers recueils : Les heures du soir, Le livre rose, Le conteur, Les annales romantiques, Le journal des jeunes personnes, etc. Elle mourut à vingt-cinq ans, désillusionnée comme l'indiquent ces vers de son Centenaire :
Désenchanté de tout, lorsque la nuit arrive,
A quel banquet encore et près de quel convive
Pourrait-on désirer s'asseoir ?
Ses Œuvres, qui se recommandent par la grâce, la sensibilité et le naturel, ont été réunies (Paris, 1843, 3 vol. in--8).
Cf. Jules Claretie : Elisa Mercoeur (Paris, 1864, in-18).