Les Belles Dames du temps jadis

Cécile, Eléonore, Julie et Lucrèce... de GONZAGUE

GONZAGUE (Cécile  de), fille de François Ier de Gonzague, marquis de Mantoue, apprit les belles-lettres de Victorin de Feltri et y fit des progrès tellement admirables qu'à 12 ans elle savait parfaitement le grec. Sa mère Paule Malatesta, dame illustre par sa vertu, par son savoir et par sa beauté, lui inspira le mépris du monde et l'engagea à se faire religieuse. Ses vertus illustrèrent le cloître autant que ses connaissances. Elles florissait au 15e siècle, et mourut vers l'an 1460.

 

GONZAGUE (Eléonore-Hippolyte de), fille de François II, marquis de Mantoue, et femme de François-Marie de La Rovère, duc d'Urbin, fit paraître une constance héroïque dans l'adversité et ne quitta pas un seul moment son mari dans ses disgrâces. Elle fut un modèle de chasteté. Elle ne voulut avoir aucune familiarité avec les femmes de mauvaise réputation, et leur défendit l'entrée de son palais. Elle en chassa même plusieurs de ses terres. Cette vertueuse femme mourut en 1570. Elle eut deux fils et trois filles. L'aîné fut duc d'Urbin et le puîné fut duc de Sore et cardinal ; les trois filles furent mariées à des princes, et se montrèrent dignes de leur illustre mère.

 

GONZAGUE (Julie de), de l'illustre famille de ce nom, fut un des ornements du 16e siècle. Elle épousa Vespasien Colonne, comte de Fondi, et ne fut pas moins célèbre par ses attraits que par ses vertus et son esprit. La réputation de sa beauté enflamma la curiosité et peut-être les désirs de Soliman II, empereur des Turcs. Il chargea Barberousse, roi d'Alger, et son amiral, d'enlever Julie. Ce général arriva la nuit à Fondi, où elle tenait sa petite cour, prit la ville par escalade, et ne manqua que d'un moment sa proie. Julie, au premier bruit, s'évada en chemise d'une fenêtre et s'étant engagée dans les montagnes, elle ne sauva son honneur qu'à travers mille périls. Cette héroïne, si constante en amour qu'après la mort de son mari elle refusa les plus grands seigneurs, le fut moins en matière de religion. Elle se laissa entraîner, dit-on, dans les erreurs de Luther. Ayant perdu son époux, elle prit pour devise une amarante, que les botanistes appellent fleur d'amour, avec ces mots : Non moritura.

 

GONZAGUE (Lucrèce de), dame illustre au 16e siècle, se signala également par ses vertus et par ses écrits. Hortensio Lando lui dédia son Dialogue sur la modération des passions. Elle fut malheureuse dans son mariage avec Jean-Paul Manfrone qu'elle épousa à regret à l'âge de 14 ans. Il était brave, mais il se conduisit si mal que le duc de Ferrare le fit mettre en prison et le trouva digne du dernier supplice ; il usa néanmoins de clémence et ne le fit point mourir en considération de Lucrèce son épouse. Cette illustre dame employa tous les moyens qui lui parurent  les plus propres à procurer la liberté à son mari  mais elle ne put rien obtenir. Ils pouvaient seulement s'écrire. Enfin son mari étant mort dans la prison elle ne voulut point se remarier et mit ses deux filles dans des couvents. Elle mourut elle-même le 2 février 1576. On recueillit ses Lettres, in-12, 1552, à Venise, et on y inséra jusqu'aux billets qu'elle écrivait à ses domestiques. Ce recueil est un monument de sa piété et de son esprit.

 

 

 



14/12/2011
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