Les Belles Dames du temps jadis

Anne-Louise de BOURBON, duchesse du MAINE

MAINE (Anne – Louise - Bénédicte de BOURBON, duchesse du), petite fille du grand Condé, eut l'esprit et l'élévation de sentiments de son grand-père. Elle naquit en 1676, et donna dès son enfance les espérances les plus heureuses. Elle fut mariée en 1692, à Louis - Auguste de Bourbon, duc du Maine, fils de Louis XIV et de madame de Montespan, né en 1670. Ce prince montra de bonne heure beaucoup d'esprit. Madame de Maintenon, chargée de veiller à son éducation, fit imprimer en 1677, le recueil de ses thèmes sous ce titre : Oeuvre d'un jeune enfant qui n'a pas encore sept ans. Louis XIV les vit avec le plus grand plaisir. Tout ce qui concernait cet enfant l'intéressait extrêmement ; aussi le combla-t-il de bienfaits. Il fut colonel général des Suisses et Grisons, fit plusieurs campagnes, et fut pourvu de la charge de grand-maître de l'artillerie en 1688. Madame la duchesse du Maine, devenue son épouse, su gagner son cœur, et le gouverner sans lui déplaire. Elle employa son esprit et son crédit à procurer au duc du Maine et à ses enfants un rang égal au sien. De degrés en degrés ils parvinrent à tous les honneurs des princes du sang, et obtinrent, en 1714, de Louis le Grand un édit qui les appelait, eux et leur postérité, à la succession et à la couronne, dans le cas que la race masculine et légitime des princes du sang vînt à s'éteindre. Cet édit fut en partie l'ouvrage de madame du Maine, qui eut la douleur de voir son édifice  ébranlé du temps de la régence. Le duc fut seulement confirmé dans les honneurs de prince du sang. Louis XIV l'avait aussi nommé surintendant de l'éducation de son successeur ; mais cette clause de son testament n'eut pas son exécution. Un arrêt du conseil de régence déclara le duc du Maine et le comte de Toulouse, son frère, inhabiles à succéder à la couronne. La duchesse, dans son premier dépit, excita des troubles en Bretagne et mit dans ses intérêts le prince  de Cellamare, ambassadeur d'Espagne ; ce fut alors qu'eut lieu la conspiration connue sous ce nom, à laquelle l'Espagne prit part, et qui avait pour but d'ôter la régence à Philipe d'Orléans ; mais elle fut découverte. Madame la duchesse du Maine fut arrêtée en 1718, et conduite au château de Dijon, et son époux à celui de Dourlens, et ils n'obtinrent leur liberté qu'en 1720. Le duc du Maine mourut en 1736, avec de grands sentiments de religion. La duchesse se livra alors entièrement à son goût pour les sciences et les arts. Elle les accueillit à Sceaux, dont elle avait fait un séjour charmant, et les protégea jusqu'à sa mort , arrivée en 1753, dans la 76e année de son âge. "Personne, dit Madame de Staël, n'a jamais parlé avec plus de justesse,de netteté et de rapidité, ni d'une manière plus noble et plus naturelle. Son esprit, frappé vivement des objets, les rendait comme la glace d'un miroir qui les réfléchit, sans ajouter, sans orner, sans rien changer." Les enfants du duc du Maine furent  Louis Auguste de Bourbon, prince de Dombes, mort en 1775, à 55 ans ; et Louis - Charles de Bourbon, comte d'Eu, mort en 1755, l'un et l'autre sans alliance.   



25/01/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour