Marie-Antoinette FAGNAN et les demoiselles FERNIG
FAGNAN (Marie-Antoinette, dame ), née à Paris au 18esiècle, préféra une douce obscurité à l’éclat dont elle aurait pu jouir dans la carrière littéraire. Elle publia deux ouvrages de féerie qui eurent du succès. Le premier, intitulé Kanor, conte traduit du sauvage, a pour but de prouver que le véritable amour fait des prodiges ; le second, qui a pour titre : Miroir des princesses orientales, est un instrument qui révèle ce qui se passe au fond des cœurs. Lesage en a pris les idées qui font le fond de son opéra du Miroir magique. On doit encore au même auteur une bagatelle agréable publiée dans Le Mercure de France, sous le titre de Minet bleu et Louvette, et réimprimée depuis plusieurs fois. Le but de ce petit conte est de prouver qu’avec un bon cœur on ne peut jamais être véritablement laid. L’obscurité dans laquelle s’est enveloppée cette dame auteur fait qu’on ignore l’époque précise de sa mort, qu’on croît cependant être arrivée en 1770.
FERNIG (les demoiselles Félicité et Théophile de),étaient âgées, la première de 16 ans et la seconde de 15, lorsqu’en 1792, elles prirent les armes et allèrent se placer dans les rangs de la garde nationale de Mortagne, qui se mesurait chaque jour avec l’ennemi. Le général Beurnonville en informa la Convention qui leur envoya deux chevaux richement caparaçonnés. Lorsque les troupes françaises se portèrent sur la Champagne envahie par le duc de Brunswick, Dumouriez donna aux sœurs Fernig des commissions d’officiers d’état-major ; elles combattirent à Valmy, à Jemmapes, à Anderlecht, à Nerwinde, et dans toutes les affaires qui eurent lieu jusqu’au 5 avril 1793. L’histoire des campagnes de cette époque leur attribue plusieurs actions glorieuses. Entraînées dans la fuite de Dumouriez, elles reprirent en pays étranger le costume et les habitudes de leur sexe.Cependant poursuivies en Hollande, en Westphalie, en Danemark, cherchant un asile qu’on leur refusait partout, après avoir été emprisonnées en Hollande, elles vinrent à Paris solliciter la radiation de leurs noms sur la liste de émigrés : mais elles furent obligées de quitter le sol natal, et ne purent y rentrer que sous le Consulat, en 1802. Mlle Théophile est morte en 1818 à Bruxelles où sa sœur s’est mariée. Les demoiselles de Fernig avaient deux autres sœurs, Louise et Aimée, qui étaient trop jeunes pour suivre leur exemple, et un frère qui parvint au grade de général de brigade.