Madame FAVART
Favart (Marie-Justine-Benoîte Duronceray, Mme), née le 15 juin 1727 à Avignon, morte le 22 avril 1772. Fille d'un musicien de la chapelle du roi Stanislas elle débuta à l'Opéra-Comique en 1745, sous le nom de Mlle Chantilly, et eut un excellent succès comme cantatrice, comédienne et danseuse. Favart, directeur du théâtre, en devint amoureux et l'épousa. Le maréchal de Saxe conçut pour elle une violente passion ; elle s'enfuit à Bruxelles. Etant revenue en France, elle débuta aux Italiens (1749). Son terrible amant la poursuivit encore de ses obsessions menaçantes ; elle lui résista de nouveau et fut emprisonnée dans un couvent. Enfin elle céda. La chronique scandaleuse en a fait aussi, avec peu de vraisemblance, la maîtresse de Voisenon. Comme actrice, elle fut surtout remarquable par la vérité de son jeu dans les soubrettes et les paysannes ; elle rendait aussi fort bien les rôles de caractère. La première elle parut sur la scène dans un costume approprié au personnage et osa représenter les villageoises en robe de laine et en sabots, commençant ainsi la réforme du costume qui fut continuée par Mlle Clairon. Suivant divers écrivains elle serait l'auteur d'Annette et Lubin, de Bastien et Bastienne, de la Fête de l'Amour et de plusieurs autres pièces jouées sous le nom de son mari. Un volume des Œuvres de ce dernier porte le nom de Mme Favart, mais sans déterminer sa part certaine de collaboration. Des contes gracieux imprimés dans les Œuvres de Voisenon : Il eut tort, Il eut raison, Les a-propos, sont de Mme Favart.