Madame COTTIN, romancière
COTTIN (Sophie RISTAUD, connue sous le nom de Mme), née à Tonneins en 1773, passa son enfance à Bordeaux, où elle fut élevée avec beaucoup de soin par sa mère qui aimait les arts et les lettres. Elle épousa à l'âge de 17 ans un riche banquier de Paris, qu'elle perdit après 3 ans de mariage et s'occupa alors dans sa retraite de la lecture des romans. Son premier ouvrage fut Claire d'Albe, Paris, 1808, 1 vol. dont elle donna le produit à un malheureux proscrit, pour l'aider à sortir de France. Elle écrivit successivement plusieurs autres romans : Malvina, Paris, 1809, 3 vol. in-12 ; Amélie Mansfield, 1811, 3 vol. in-12. Madame Cottin faisait dans cet ouvrage une vive critique des femmes auteurs, oubliant apparemment qu'elle était du nombre. Mathilde, 1810, 4 vol. in-12 ; Elisabeth, ou les exilés en Sibérie, 1806, 2 vol. in-12. Ces romans eurent beaucoup de succès, surtout celui de Mathilde ; ils sont écrits avec plus de décence que la plupart de ceux de nos jours, mais ils n'en sont pas moins dangereux ; ils offrent avec les couleurs les plus vives le pernicieux exemple du délire des passions. Le moins immoral est celui qui a pour titre : Les exilés en Sibérie. On dit que dans les dernières années de sa vie, Mme Cottin renonça à ce genre de composition, et avait entrepris d'écrire un livre sur la religion chrétienne prouvée par les sentiments. Elle avait aussi commencé un roman sur l'éducation mais une maladie cruelle la surprit dans ce dernier travail. Elle mourut le 25 août 1807, après 3 mois de souffrances, à l'âge de 34 ans. On a remarqué que quoique madame Cottin fût protestante, toutes ses héroïnes étaient catholiques.