Les Belles Dames du temps jadis

Madame CAMPAN

CAMPAN (Jeanne – Louise - Henriette  GENET, Mme) née à Paris le 6 octobre 1752, était fille de M. Genet, premier commis au ministère des affaires étrangères, et reçut sous les yeux de son père l’éducation la plus soignée. Ses connaissances variées et ses talents attirèrent sur elle l’attention de la duchesse de Choiseul, qui la fit nommer, à 15 ans, lectrice de Mesdames, tantes de Louis XVI. En 1770, Marie-Antoinette ayant eu occasion de la voir, apprécia ses qualités aimables et désira se l’attacher. Elle la maria à M. Campan, fils de son secrétaire intime, et la prit pour sa femme de chambre, en lui permettant de conserver sa charge de lectrice auprès des Mesdames. Quand les excès de la révolution eurent mis en péril les jours de la famille royale, madame Campan donna des preuves de son dévouement à sa protectrice. Elle était aux Tuileries pendant la terrible journée du 10 août, et elle eût été même enveloppée dans le massacre des serviteurs dévoués qui étaient accourus au château pour défendre Louis XVI, si un homme n’eût arrêté le bras de l’assassin déjà levé sur elle, en s’écriant : « Faites grâce aux femmes ; ne déshonorez pas la nation ». Ce fut en vain qu’elle demanda avec les vives instances à partager la captivité de la reine qui avait été transférée au Temple. Pétion lui refusa cette faveur, en la menaçant, si elle insistait, de l’envoyer à la Force. M. Campan, obligé de quitter Paris, se retira à Combertin où elle apprit avec effroi les attentats du 21 janvier, et du 16 octobre. Avant de quitter la famille royale elle en avait reçu un témoignage de confiance qui répond assez aux soupçons par ses ennemis sur sa fidélité. Louis XVI la rendit dépositaire de quelques papiers importants, où des hommes intéressés à incriminer sa conduite, eussent pu trouver des prétextes d’accusation contre le monarque. Ce fait ayant été connu, Mme Campan fut poursuivie par ordre de Robespierre ; le 9 Thermidor la sauva. Après cette époque qui laissa respirer la France, Madame Campan alla se fixer à Saint - Germain, où, pour faire subsister sa famille, elle établit une maison d’éducation. Ce pensionnat jouit bientôt d’une grande vogue, et au bout d’un an, il comptait déjà soixante élèves appartenant aux familles les plus distinguées. Mme de Beauharnais devenue depuis impératrice, y plaça sa fille Hortense et sa nièce Emilie. Bonaparte lui-même confia à Mme Campa,n l’éducation de sa plus jeune sœur, Caroline. Parvenu à l’Empire, Napoléon créa par un décret de la maison d4couen, où les filles des membres de la légion d’honneur devaient recevoir le bienfait de l’éducation. Et en confia la direction à Mme Campan, dont il appréciait le savoir et les manières distinguées. Au retour des Bourbons, la maison d’Ecouen ayant été supprimée, les jeunes filles qui s’y trouvaient furent placées à Saint-Denis, et les fonctions de Mme Campan cessèrent. Elle eut même la douleur de voir reproduire contre elle d’anciennes accusations de trahison. Mme Campan se retira à Mantes où elle reçut le dernier soupir d’un fils sur lequel reposait toutes ses espérances. Elle-même atteinte bientôt d’une maladie qui exigea une opération cruelle, expira le 16 mars 1822. On a d’elle : Conversations d’une mère avec sa fille, Paris, an 12, in-8 (anonyme). Lettres de deux jeunes amies, Paris, in-8. Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, suivis de souvenirs et anecdotes historiques, sur les règnes  de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, Paris, 3 vol. in-8. De l’Education, 2 vol., in-8, Paris 1823. Conseils aux jeunes filles, in-12, Paris1825.        



10/10/2010
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