Les Belles Dames du temps jadis

Lais

LAIS, fameuse courtisane née vers l’an 420 avant J.-C., à Hyccara, ville de Sicile, fut transportée dans la Grèce, lorsque Nicias, général des Athéniens, ravagea sa patrie. Corinthe fut le premier théâtre de sa lubricité. Princes, grands, orateurs, philosophes, tout courut à elle. Laïs avait un goût décidé pour les philosophes. Le dégoûtant cynique Diogène lui plut. Aristippe, autre philosophe, dépensa avec elle une partie de son patrimoine. Cette femme badinait quelquefois sur la faiblesse de ces gens qui prenaient le nom de sages : « Je ne sais ce qu’on entend, dit-elle, par l’austérité des philosophes ; mais avec ce beau nom, ils ne sont pas moins souvent à ma porte que les autres Athéniens. » Après avoir corrompu une partie de la jeunesse de Corinthe, Laïs passa en Thessalie, pour y voir un jeune homme dont elle était amoureuse. On prétend que quelques femmes, jalouses de sa beauté, l’assassinèrent dans un temple de Vénus, vers l’en 340 avant J .-C. La Grèce lui éleva des monuments, à la honte de la décence et des mœurs, que l’aveugle gentilité ne connaissait pas, et dont la divinité, comme le dit Saint Paul, était la partie la plus honteuse de l’être corporel . Il ne faut pas confondre cette Laïs avec une autre qui vivait environ 50 ans plus tard. Visconti dans son Iconographie grecque a fait graver une médaille corinthienne sur laquelle on trouve d’un côté le mausolée que Corinthe éleva à la première de ces deux courtisanes, et de l’autre côté une tête qu’il suppose être celle de Laïs. Le Goux de Gerland a donné une Histoire de Laïs avec quelques anecdotes sur les philosophes de son temps, Paris, 1756, in-12.

 



14/11/2010
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