lady MONTAGU et Mrs MONTAGUE
MONTAGU (lady Mary WORTLEY) , dame anglaise célèbre par ses Lettres, née en 1690, morte en 1762. Fille aînée d'Evelyn, duc de Kingstone, elle fut élevée au milieu d'une brillante société et reçut une solide instruction. En 1712 elle épousa Edward Wortley Montagu, et l'accompagna en 1716 dans son ambassade à Constantinople. La vue de ces pays orientaux échauffa son imagination et elle y écrivit des lettres qui, sans être exemptes de quelque fantaisie, peignent encore une société alors fort peu connue. A son retour en Angleterre, elle vécut dans la société des hommes de lettres, posséda un moment et perdit, avec un éclat désagréable, l'amitié de Pope et continua, soit dans son pays, soit sur le continent qu'elle habita de 1739 à 1761, à écrire des lettres, pleines de sens, d'observation et d'esprit. On l'a comparé à Mme de Sévigné ; elle n'en a point la grâce délicieuse, mais elle montre un esprit plus ferme et plus étendu. Du reste, elle ne s'abstient pas davantage de laisser courir sa plume sur des sujets qui ne conviennent pas toujours à une femme. Lady Montagu composa aussi quelques poésies d'un tour net, d'une malice spirituelle. Ses Lettres, qui parurent dès 1763 (3 vol. in-12) s'augmentèrent en 1767 d'un volume dont l'authenticité est contestée. Une bonne édition des Œuvres de lady Montagu est celle de lord Wharncliffe (1836, 3 vol. in-8), réimprimée dans la collectin Baudry. Cf. Lord Wharncliffe : Biographical anecdotes, en tête de son édit. ; - C. Salden : Vie et Lettres de lady Mary Wortlay Montagu, dans la Revue des Deux-Mondes (15 octobre 1869).
MONTAGUE (Elisabeth ROBINSON, Mrs), femme de lettres anglaise, née à York le 2 octobre 1720, morte à Londres le 25 août1800. D'une grande beauré et d'une rare intelligence, elle épousa un petit-fils du premier comte de Sandwich. Elle réunissait dans son hôtel une société d'esprits distingués, parmi lesquels elle faisait une brillante figure. Avec autant de savoir que de bon sens, elle prit la défense de Shakespeare contre les sarcasmes de Voltaire dans un remarquable Essai sur le génie et les écrits de Shakespeare (Essay on the genius… of Sh. ; Londres 1769, in-8), auquel Voltaire répondit dans sa Lettre à l'Académie française (25 août 1776). Elle répliqua aussitôt par une Apologie de Shakespeare, qui fut traduite en français (Londres, Paris, 1777, in-8). On a publié, après sa mort, sa très intéressante Correspondance littéraire (4 vol in-8).