Joanna BAILLIE et Telesilla
BAILLIE (Joanna), femme poète écossaise, née dans le comté de Lanark en 1762, morte en 1851. A vingt et un ans, elle vint habiter à Londres avec son frère, le célèbre anatomiste Mathieu Baillie et se prépara par de longues études à la carrière d'auteur. Elle publia, en 1798, les Jeux des Passions (Plays on the Passions), recueil de pièces dramatiques dont chacune, tragédie ou comédie, est consacrée à une passion dominante, l'amour, la haine, la jalousie, etc. En faisant d'une passion unique le ressort de son drame, miss Baillie échappait à la fadeur, à la vulgarité, à l'amas d'incidents invraisemblables, défauts trop communs du théâtre d'alors, mais elle tombait dans la monotonie. Aussi ses pièces, quoique supérieures à celles des auteurs à la mode, ne purent convenir à la scène. Un seul de ses drames, la Légende de famille, joué à Edimbourg, en 1810, obtint un grand succès, peut-être plus à titre de production nationale que comme pièce intéressante. De Montfort, le chef-d'oeuvre de l'auteur, n'a pu se soutenir au théâtre, où Kemble et Kean essayèrent de la transporter. Miss Baillie donna en 1802 et 1804 deux autres volumes de pièces, et elle en fit paraître encore trois en 1836. En 1841 elle réunit en un volume ses poésies fugitives. On cite encore un poème intitulé Beacon. Miss Baillie fut liée avec Walter Scott, qui professait pour elle une véritable admiration.
TELESILLA, femme poète grecque du VIe siècle av. J.-C., naquit à Argos. Elle composa des hymnes aux dieux et des chants guerriers. On raconte même que, dans une expédition d'Argos contre Sparte, elle combattit à la tête des femmes armées et contribua à la victoire. Il ne nous reste d'elle que quelques vers insérés dans les Poetae elegiaci de Schneidewin et dans les Poetae lyrici de Bergk.