Les Belles Dames du temps jadis

Hypatie

HYPATIE , femme philosophe grecque, née vers 370 après J.-C. à Alexandrie, morte en 415. Fille du mathématicien Théon elle fut formée par lui à l'étude des sciences. Ayant appris la philosophie dans sa ville natale et à Athènes elle fit, à Alexandrie, des lectures publiques qui attiraient un grand concours d'auditeurs. Parmi ses disciples fut Synésius qui, devenu évêque de Ptolémaïs, conserva toujours pour la philosophe païenne une vive reconnaissance. Il lui écrivait : " A toi seule je sacrifierais ma patrie ; pour toi je quitterais ces lieux si j'en avais le loisir. Dans une autre lettre, il lui donne les plus tendres noms : " O ma mère, ma sœur, ma maîtresse, ma bienfaitrice." Hypatie périt victime des dissensions excitées par le fanatisme. Liée avec Oreste, préfet d'Alexandrie, qui s'efforçait de contre - balancer la puissance et l'autorité intolérante de l'évêque saint Cyrille, elle fut désignée aux fidèles comme la plus dangereuse ennemie de la foi. Sortant de chez elle, un jour de carême, elle se vit entourée par une foule furieuse qui la précipita de son char, la dépouilla de ses vêtements, la lapida, mit son corps en pièces et porta ses membres par les rues ainsi que des trophées. Des Commentaires qu'elle avait écrit sur l'astronomie et sur la géométrie, il ne nous reste qu'un Canon, ou table astronomique, inséré dans les Tables manuelles de Théon. On lui a attribué une Lettre à saint Cyrille, qui est apocryphe. Sept lettres de Synésius, adressées à Hypatie, on été publiées avec le Canon dans les Mulierum graecarum fragmenta de J.-C. Wolf (Goettingue, 1739, in-4).

 

 

 

 

AUTRE VERSION.

 

Fille de Théon, philosophe et mathématicien d'Alexandrie, naquit vers la fin du 4e siècle ; elle s'occupa des mêmes sciences que son père, et s'y distingua tellement, qu'on lui donna la chaire de professeur que le célèbre Plotin avait occupé à Alexandrie. Sa réputation se répandit partout et on  vint de toute part l'entendre. Elle était d'une rare beauté et tous les préfets d'Egypte recherchèrent son amitié. Oreste surtout fut étroitement lié avec elle. Comme saint Cyrille et ce préfet étaient brouillés, et que celui-ci ne voulait pas se raccommoder avec le saint évêque, le peuple d'Alexandrie, dont l'imagination était très facile à échauffer, crut que c'était par le conseil d'Hypatie qui était païenne comme lui. La populace conçut contre elle une haine implacable, qui s'aigrit de plus en plus, et un jour qu'elle sortait de sa maison ou qu'elle allait y rentrer, on la tua à coups de pots cassés et de tuiles, l'an 415. Tous les gens de bien, saint Cyrille surtout, furent affligés de cette scène d'horreur. Nous ne connaissons que les titres de quelques uns des écrits d'Hypatie, qui ont été brûlés dans l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie : un Commentaire sur Diophante ; un Canon astronomique ; un Commentaire sur les coniques, d'Apollonius de Perge ; les noms même des autres ne sont pas parvenus jusqu'à nous. Hypatie avait fréquenté les écoles d'Athènes : elle en établit une dans Alexandrie et compta parmi ses disciples Synésius, depuis évêque de Ptolémaïs. Les mœurs de cette femme étaient pures ; elle ne voulut jamais se marier, afin de pouvoir se livrer entièrement à l'étude. Voyez sa Vie par M. l'abbé Goujet, Mém. de litt., tom. 5. mais l'auteur et trop louangeur et crédule. 



27/02/2012
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