Comtesse d'ALBANY
ALBANY (Louise - Maximilienne de STOLBERG, comtesse d'), née en 1752 à Mons en Hainaut, perdit dès l'enfance son père, le prince de Stolberg (Gustave- Adolphe), tué le 5 décembre 1757 à la bataille de Lissa dans laquelle il commandait un corps de cavalerie. Sa mère, Elisabeth- Philippine, fille d'Emmanuel, prince de Horn, lui fit donner une excellente éducation et elle épousa fort jeune encore le prince Charles- Edouard, dernier prétendant à la succession des Stuarts. Les cours de la maison de Bourbon, qui se croyaient intéressées à ne pas laisser éteindre l'illustre race des Stuarts, arrangèrent ce mariage, en assurant un apanage convenable aux deux époux. Mais Charles- Edouard étant mort le 31 janvier 1788, sans laisser aucun héritier de ses droits, la comtesse d'Albany se retira à Rome, dans le palais de son beau-frère, et protégea noblement les hommes qui cultivaient avec éclat les sciences et les lettres. Elle distingua parmi eux le poète Alfieri avec lequel elle contracta une union très intime qui légitima un hymen secret. Les deux époux vinrent habiter Paris. Mais il abandonnèrent bientôt cette ville pour retourner en Toscane où Alfieri composa de nouveaux ouvrages. Redevenue veuve en 1803 la comtesse d'Albany fit élever à la mémoire d'Alfieri un beau mausolée en marbre, exécuté par le fameux sculpteur Canova, et elle lui consacra un monument, plus durable encore, en publiant une magnifique édition des œuvres choisies de ce poète. Sa maison était devenue à Florence le centre de réunion de tout ce que cette ville possédait de personnages distingués et la jeunesse florentine allait chez elle prendre des leçons de goût et de bon ton. Elle mourut le 29 janvier 1824, à l'âge de 72 ans.