CALLIPATIRA et Mademoiselle de CALAGES
CALLIPATIRA, ARISTOPATIRA, PHERENICE, ou BERENICE , athénienne, fille de Diagoras de Rhodes, célèbre athlète, se déguisa en maître d’escrime pour accompagner aux jeux olympiques son fils Pisirrhodus, qu’elle avait formé elle-même aux exercices de la gymnastique. Pisirrhodus ayant remporté le prix, elle se fit reconnaître pour femme. Elle devait être mise à mort, d’après la loi qui interdisait à son sexe l’entrée des jeux olympiques. Mais les hellanodices, ou juges des jeux, considérant que Callipatira était fille, sœur et mère d’athlètes, tous couronnés aux jeux olympiques, lui firent grâce, et ordonnèrent qu’à l’avenir les maîtres d’exercices assisteraient aux jeux, nus comme les athlètes (vers l’an 428 avant Jésus-Christ). C’est Pausanias qui rapporte ce fait.
Historien, géographe, archéologue et orateur grec du IIe siècle, établi à Rome sous l’empereur Antonin le Philosophe, cet auteur s’est fait un nom célèbre par son Itinéraire de la Grèce, son seul ouvrage. Il se divise en dix livres, comprenant la description de l’Attique, de la Mégaride, de Corinthe, de Sicyone, de Phlionte, de l’Argolide, de la Laconie, de la Messénie, de l’Elide, de l’Achaïe, de l’Arcadie, de la Béotie et de la Phocide. Les détails minutieux dans lesquels entre l’auteur montrent clairement qu’il avait visité les pays dont il parle. Il ne donne pas une description générale des d’une contrée, ni même d’une ville, mais il décrit les choses comme elles se présentent à lui. Les objets antiques, les édifices, les temples, les statues, les peintures, toutes les œuvres d’art l’attirent de préférence. S’il mentionne aussi les montagnes, les rivières, les fontaines, c’est surtout pour rappeler les souvenirs mythologiques qui se lient à leur existence. Il ne néglige pas non plus les faits de l’histoire ; il observe avec exactitude ce qui se rapporte à l’histoire naturelle et à la statistique.
L’édition princeps de Pausanias est celle d’Alde (Venise, 1516, in-fol.). Les éditions de Xylander et Sylburg (Francfort, 1583, in-fol.) et de Kuhn (Leipzig, 1696, in-fol.) contiennent avec le texte la traduction latine de Romolo Amaseo. Les dernières éditions sont celles de Clavier, avec traduction française (Paris, 1814-21, 6 vol. in-8), de Siebelis avec traduction latine (Leipzig, 1822-1828, 5 vol. in-8), de Bekker (Berlin, 1826-27, 2 vol. in-8), de Schubart et Walz, avec traduction latine (Leipzig, 1838-39, 3 vol. in-8), de L. Dindorf avec traduction latine avec traduction latine, dans la Bibliothèque grecque-latine de A. F. Didot (Paris, 1845, gr. In-8). On a aussi une traduction allemande très estimée, par E. Wiedasch (Munich, 1826-1829, 4 vol. in-8).
CALAGES (mademoiselle Marie de Puech de), née à Toulouse au commencement du XVIIème siècle, cultiva la poésie avec succès et remporta plusieurs prix à l’Académie des Jeux floraux. Son principal ouvrage est le poème de Judith, ou la Délivrance de Béthulie, poème en huit livres, qui ne parut qu’après sa mort (à Toulouse en 1660, in-4°, quoiqu’elle l’eût composé dans sa jeunesse. On y trouve des vers heureux ; les deux suivants ont été copiés presque textuellement par Racine dans Phèdre (acte II, sc. 2 et 5) :
Qu’un soin bien différent l’agite et le dévore !
. . . . . . . . . . . . . .
Il se cherche lui-même et ne se trouve plus.
On le trouve aussi dans le Parnasse des Dames.