Blanche PORTA
BLANCHE, femme d’un citoyen de Padoue, nommé Porta, peut être mise au rang des victimes de la chasteté. Son mari ayant été tué à la prise de Bassano, dont il était gouverneur, cette héroïne, après des efforts redoublés de courage pour défendre la place , tomba au pouvoir du tyran Acciolin qui l’assiégeait. Les grâces et l’air majestueux de la prisonnière firent une si vive impression sur le brutal vainqueur, qu’il voulut la forcer de satisfaire ses désirs. Elle ne s’en garantit qu’en se jetant par une fenêtre. Le temps qu’exigea la guérison de ses blessures causées par la chute, n’éteignit point les feux impurs du tyran. Ayant épuisé toutes les ressources de la séduction, il la fit lier sur un lit pour assouvir sa passion effrénée. Cette femme outragée dissimula son désespoir, et demanda la liberté de revoir le corps de son mari. A peine le sépulcre est-il ouvert qu’elle s’y précipite ; et par un effort extraordinaire, elle attire sur elle la pierre qui couvrait le tombeau, dont elle fut écrasée. Ce tragique événement arriva en l’an 1233.