ALPAÏDE et la Dame des LOGES
ALPAÏDE, mère de Charles -Martel, et aïeule de Pépin - le- Bref, était selon les anciennes chroniques, concubine de Pépin d' Héristal, qui s'était séparé de Plectrude son épouse légitime et dont il avait eu des enfants et qu'il trouvait alors trop vieille. Lambert, évêque de Liège, ayant refusé de reconnaître l"union de Pépin et d'Alpaïde, on prétend que cette femme le fit assassiner. Le meurtrier ayant été bientôt affligé d'une maladie qui couvrit son corps de vers, et qu'il regardait avec effroi comme un signe de la vengeance du ciel, se noya dans la Meuse. Plectrude recouvra l'autorité après la mort de Pépin d'Héristal, et Alpaïde se retira dans un monastère, près de Namur, où elle mourut.
des LOGES (MARIE BRUNEAU, dame), femme française renommée pour son esprit, née vers 1584 à Sedan, morte le 7 juin 1641. Mariée en 1599 à un gentilhomme de la chambre du roi, elle fut recherchée par la meilleure compagnie. Les princes lui rendaient visite ; les écrivains distingués qu'elle recevaient faisait de sa maison une sorte d'Académie. Malherbe composait des vers à sa louange et l'appelait :
L'ornement des plus beaux esprits.
Balzac lui écrivait : "Vous êtes admirée de la meilleure partie de l'Europe ; en ce point s'accordent les deux religions, et les catholiques n'ont point là-dessus de dispute avec les huguenots." Mme des Loges était protestante. Un manuscrit du temps, conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal, dit que "sa conversation était ravissante, et son style des plus polis, accompagné d'autant de facilité que d'art". Il ne nous est rien resté de sa plume. On lui a attribué une réponse à une épigramme, dite de Malherbe ; mais l'épigramme est de Racan, et la réponse de Gombauld.