Agnodice
AGNODICE, jeune athénienne, ne pouvant suivre son goût pour la médecine, en allant entendre ceux qui l’enseignaient, parce que la loi s’y opposait, se travestit en homme. Ce fut à la faveur de ce déguisement qu’elle prit des leçons d’Hiérophile, médecin grec. Elle se mêlait d’accoucher contre l’usage d’Athènes, qui permettait aux femmes seules d’exercer cette fonction. Elle fut citée par les médecins devant l’Aréopage. Les juges allaient la condamner, supposant qu’elle était homme ; mais elle découvrit son sexe et obtint sa grâce. Les dames d’Athènes s’intéressèrent tellement pour elle, que la loi qui défendait aux filles l’exercice de la médecine fut abrogée en sa faveur. Le célèbre Hecquet a prouvé la sagesse de cette loi des Athéniens ; elle a été si générale chez tous les anciens peuples, que le mot d’accoucheur ne se trouve dans aucune langue. M. Roussel, dans son Système physique et moral de la femme, Paris, 1775, a démontré que l’usage contraire, devenu aujourd’hui presque général, n’est fondé sur aucune raison plausible, et tient au goût de la nouveauté et de la licenc, plus qu’à aucune considération physique.